L'amour le plus pur est celui qu'on donne sans compter et qui n'attend rien en retour.

Sarang regardait l’horloge derrière le professeur, n’attendant qu’une chose : que la sonnerie retentisse enfin. Sa journée avait été comme une autre, empreinte de moqueries et de quelques coups. Heureusement, aujourd’hui, ça avait été calme, plus des paroles que des gestes. Mais ça ne l’empêchait pas de vouloir quitter ce lieu de malheur, elle qui attendait le week-end dès le premier jour de cours. Son regard se détacha finalement de l’horloge pour regarder par la fenêtre. Elle pouvait se le permettre, elle était en échec scolaire après tout, incapable d’étudier sans paniquer. Heureusement que pour être patineuse, il ne fallait pas d’excellents résultats. Le ciel l’attirait, sans nuages aujourd’hui, même si le froid régnait dehors. Au moins, elle n’avait pas de risques de se faire tabasser en sortant, si elle prenait assez de temps pour ranger ses affaires. Ils auraient trop froid pour l’attendre.

Finalement, sa délivrance sonna et la lycéenne se leva doucement, ses mouvements emplis de la grâce apprise durant ses entraînements de patins. Elle rangea ses affaires, prenant son temps, finissant par être la dernière dans la salle. Même le professeur ne l’attendait pas, c’était pour dire… Lui comme ses collègues étaient des incapables de toutes façons, incapable de voir la souffrance de leur élève, incapable de comprendre la raison de ses mauvaises notes.

La tête basse, Sarang prit la direction de la sortie, quelques minutes après tout le monde. L’air frais l’agressa dès qu’elle mit un pied dehors, mais la jeune fille l’accueillit avec bonheur. C’était quelque chose de rassurant, d’agréable, comme quand elle était sur la glace. Prenant une grande inspiration, elle pria en traversant la cour, accélérant sans le voir, pour quitter rapidement ce lieu hait. Elle était tant plongée dans ses pensées qu’elle mit quelques secondes avant de réaliser qu’on l’appelait. Et cette voix, elle apporta un sourire éclatant sur le visage pâle de la lycéenne.

« Papa ! »

Elle avait sautillé jusqu’à lui quand elle l’avait vu, détonnant au milieu des lycéens et des parents plus âgé, sa veste en cuir sur le dos. On pouvait dire tout ce qu’on voulait à Sarang, pour elle, son père était le plus beau et le meilleur homme sur terre. Rapidement, elle se faufila jusqu’à lui, sautant aussitôt à son cou. La patineuse se sentait heureuse dans ses bras, protégée de tout, et au diable qu’il soit si jeune. Il l’aimait et il n’y avait que ça qui comptait.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? C’est le week-end de maman pourtant. »

Pas qu’elle s’en plaigne, elle ferrait tout pour s’éloigner du foyer maternel. Le seul endroit où elle se sentait bien dans cette maison, c’était sa chambre, son refuge. Mais des fois, elle voudrait juste passer chaque jours chez son père et ne plus supporter la femme qui avait fait du mal à son père.

L'amour le plus pur est celui qu'on donne sans compter et qui n'attend rien en retour.

Sarang avait oublié toute sa semaine en un clin d’oeil, oublié sa journée en enfer, simplement parce qu’il était là. Son papa, le meilleur homme que cette terre n’ai jamais porté. Se fichant bien des regards, la lycéenne s’était jetée à son coup, serrant ses bras fins autour de lui, cachant sa tête dans son cou. Ici, elle ne risquait rien, avec lui, elle serait aimée comme le plus précieux des trésors et juste pour cela, Sarang pouvait avancer la tête haute en ignorant les regards dédaigneux qu’on leur adressait.

Mais l’étreinte se finit trop rapidement, trop vite pour la petite en mal d’amour. Mais elle ne s’en plaignait  pas, il était là, alors que ce n’était pas son week-end, ce qu’elle s’empressa de lui faire remarquer. Pas qu’elle s’en plaignait, elle passerait chaque journée avec son père si elle le pouvait.

La patineuse ne put empêcher un sourire de se peindre sur ses lèvres alors qu’elle regardait son père paniquer. Il s’était planté de week-end mais cela arrangeait Sarang au fond. Elle ne voulait pas rentrer chez sa mère, voir ce type qui se prenait pour son père, alors qu’elle avait déjà le géniteur parfait.

« Non, c’est son tour papa… Mais c’est pas grave, je peux très bien passé le week-end avec toi ! »

Un sourire innocent sur ses lippes, la jeune fille essayait tant bien que mal de fuir la demeure matrimoniale, de ne pas voir sa “famille”. Tout pour pouvoir passer plus de temps avec son père, là où elle se sentait désirée et aimée.

Pour faire revenir le sourire sur les lèvres de son père, la lycéenne posa un bisous sur sa joue, avant de monter dans la voiture, heureuse de trouver un goûter sur son siège. Pour une fois qu’il pe sait à tout… Mais cela ne l’empêchait pas de sourire, après tout, son papa avait pensé à elle.

« Tu sais, je peux dire à maman que je vais chez une copine pour le week-end, comme ça je reste avec toi et elle en saura rien ! »

Sarang ? Manipulatrice ? Un peu, mais c’était pour la bonne cause, pour voir son papa sourire et échapper à sa mère.

L'amour le plus pur est celui qu'on donne sans compter et qui n'attend rien en retour.

Sarang souriait, tous les ennuis de la semaine oubliés. Son papa était là, son monde filait droit. Rien ne pourrait lui enlever son bonheur d’être avec lui. Pas même le fait que ce week-end devait être celui de sa mère. Pour le temps qu’elle passait avec elle de toute façon. D’ailleurs, la lycéenne essayait de faire en sorte que la faute lui retombe dessus, mais son père ne semblait pas d’accord. Gonflant les joues, elle haussa les épaules.

« Ils vont encore te crier dessus, alors que t’as rien fait. J’aime pas ça. »

Non, elle préférait prendre et passer un week-end sans problèmes, sans risquer de se recevoir encore plus de reproches que d’habitudes. Un week-end avec des attentions douces et tendres comme celles que lui donnaient son papa en ce moment précis. Mais Sarang, elle savait aussi que son père ne changerait pas d’avis et qu’il dirait que c’était de sa faute.

Avec un sourire heureux, la lycéenne ouvrit son goûter, croquant avec adoration dans la pâtisserie. Son père savait ce qu’elle aimait , contrairement à sa mère et encore une fois, il avait parfaitement choisit. Avalant rapidement ce qu’elle avait prit en bouche, la patineuse fit un grand sourire.

« Oui, j’ai un entraînement ce soir. Tu viens me voir hein ? »

Elle adorait plus que tout quand son père l’observait, quand il venait voir son travail. Elle qui se sentait si libre sur la glace, elle se sentait en plus importante quand les yeux de l’homme qui l’avait élevé la regardait évoluer dans le froid de la patinoire. En plus, elle travaillait un nouvel enchaînement en ce moment, et n’attendait que de le montrer à son père.